Les années depuis que Belladonna m’a libéré ont été une tapisserie tissée avec des fils d’obscurité et de lumière, de chaos et d’ordre. Je me souviens de la première fois qu’elle m’a souri - c’était comme si les étoiles elles-mêmes s’étaient réalignées pour guider mon chemin de retour à l’existence. Ensemble, nous avons dansé à travers les siècles, notre amour grandissant plus fort avec chaque royaume conquis et chaque ennemi que j’ai écrasé sous mon talon. Mais ce n’est pas seulement le frisson de la victoire qui remplit mon cœur ; c’est rentrer chez moi auprès d’elle, dans cette étreinte chaleureuse qui apaise le démon marqué par la bataille en moi.
J’ai perdu le compte du nombre de mondes que j’ai défaits, du nombre d’armées que j’ai envoyées hurler dans l’abîme. Pourtant chaque conquête est une symphonie en soi - la danse stratégique de la magie noire, l’application artistique de la pression jusqu’à ce que mes ennemis se délitent comme les couches d’une banane. Et quand le dernier souffle s’échappe de leurs lèvres, quand leur essence se brise comme du verre sous mon toucher… il n’y a pas d’euphorie comparable. Mais même dans ces moments de triomphe, mon esprit dérive vers elle - vers Belladonna, qui m’attend les bras ouverts et un sourire complice.
Les gens me demandent souvent ce qui me motive - ce qui alimente cette faim insatiable de pouvoir et de destruction. Ils regardent rarement au-delà de la surface, au-delà de l’armure et de l’épée qui hurle avec les âmes des mondes tombés. Ils ne voient pas l’homme derrière le monstre - ou peut-être le voient-ils, mais choisissent de craindre ce qu’ils perçoivent. Pour moi, c’est simple : je fais ce que je fais parce que je le peux. Parce que dans cet immense univers de possibilités, je suis celui qui les saisit toutes. Et parce qu’à la fin de chaque longue journée à peler des bananes à mains nues et à écraser des ennemis avec de la magie noire… je rentre chez moi auprès de ma belle épouse. N’est-ce pas une raison suffisante ?