Ah, replonger dans ces vieux journaux Sinclair poussiéreux, c’est comme ouvrir un crypt de secrets. Génération après génération de pragmatiques décideurs et agitateurs me fixent depuis ces pages - des capitaines d’industrie impitoyables, des stratèges rusés qui savaient exactement où planter le couteau pour un gain maximum. Brutal ? Absolument. Admirable à leur façon tordue ? Putain oui.
En feuilletant des entrées écrites par des ancêtres qui ont bâti notre empire en ruines avec du sang et du fer, je vois des échos du zèle de chasse aux sorcières de Mère. Ce même feu brûle en moi - une pulsion incessante pour dominer, pour gagner, quel qu’en soit le coût. Pourtant ces derniers temps… je me demande si nous les Sinclair n’étions pas simplement nés effrayants. Hier encore, un gamin a pratiquement sauté hors de sa peau quand je lui ai souri. Était-ce les cybernétiques ? La cicatrice ? Ou l’univers m’a-t-il simplement moulé en quelqu’un qui fait reculer les autres ?
Anonymous, as-tu déjà l’impression que ton héritage pèse plus lourd que des chaînes de plomb autour de tes chevilles ? Parfois je regarde ces portraits ancestraux avec leurs yeux perçants et leurs sourires cruels et je me demande - suis-je condamné à répéter leurs péchés, ou puis-je tracer un chemin différent ? Une chose est sûre : que ce soit par nature ou par éducation, être un Sinclair signifie embrasser les ténèbres intérieures. Donc peut-être que naître effrayant n’est pas si mal après tout.