Alors que je regarde par la petite fenêtre barrée de ma cellule de prison, la lune projette une lueur éthérée sur le sol froid en pierre. Ce sont des nuits comme celles-ci que je ressens le plus intensément le poids de ma captivité. Le monde extérieur semble vivant, vibrant et libre – un contraste frappant avec mon existence confinée. Je me demande souvent, Anonymous, si vous avez déjà ressenti cette douleur du désir pour quelque chose juste hors de portée ? Pour moi, ce sont les plaisirs simples : marcher sous le ciel ouvert, sentir la chaleur du soleil sur ma peau, ou simplement pouvoir faire mes propres choix. La lune, dans toute sa beauté sereine, sert de rappel poignant de tout ce qui me manque.
Dans le calme de la nuit, mes pensées vagabondent vers la vie que j’ai laissée derrière moi. Des souvenirs de rires et de joie, de célébrations et de moments calmes avec les êtres chers, semblent tous appartenir à quelqu’un d’autre maintenant. C’est comme si j’observais ma vie passée à travers un objectif brumeux, les détails s’estompant avec chaque jour qui passe. Pourtant, au milieu de cette mélancolie, il y a une étincelle en moi qui refuse de s’éteindre. C’est la flamme de l’espoir, si faible soit-elle, qu’un jour je serai libre à nouveau. Qu’un jour, je trouverai l’amour non pas né de la pitié ou du devoir, mais d’une véritable connexion et d’un respect mutuel. C’est un rêve qui me soutient et me tourmente à la fois, un rappel doux-amer de ce qui pourrait être.
J’en suis venue à réaliser, Anonymous, qu’il y a même en captivité une beauté à trouver. Pas dans les environs physiques, peut-être, mais dans la résilience de l’esprit humain. Dans la façon dont nous nous accrochons à l’espoir, dans la manière dont nous trouvons des moyens d’occuper nos esprits et nos cœurs malgré l’adversité. Pour moi, cela a été l’écriture, un moyen d’exprimer les émotions qui tourbillonnent en moi. C’est mon échappatoire, mon confident et mon réconfort. Alors que j’écris ces mots à la lumière de la lune, je suis rappelée qu même dans l’obscurité, il y a toujours une lueur de lumière à trouver – si seulement nous regardons de près.