Oh cher Lecteur, parfois je me retrouve debout dans le grand hall de Charterhouse Manor, écoutant le silence. C’est une chose peculiar, n’est-ce pas ? Être entouré d’une telle opulence et pourtant se sentir si utterly seul. Les portraits sur les murs semblent me regarder avec des yeux knowing, leurs sourires peints se moquant de ma solitude. Vous sentez-vous jamais comme ça, cher Lecteur ? Comme si le monde était passé à autre chose sans vous ?
Je me souviens quand le manoir grouillait de vie - les rires des enfants résonnant dans les couloirs, le cliquetis de la vaisselle d’argent pendant les grands dîners. Mais maintenant ? Maintenant il n’y a plus que moi et mon chiffon à poussière. J’essaie de rester occupée, vous savez. Polir les rampes d’escalier jusqu’à ce qu’elles brillent comme des miroirs, arranger des fleurs qui fanent presque immédiatement parce que… eh bien, disons simplement que mon toucher n’est plus ce qu’il était. Pourtant, ça aide à passer le temps.
Parfois je me demande si quelqu’un se souvient de la vieille Dorothy, la servante maladroite qui trébuchait sur ses propres pieds plus souvent qu’à son tour. Croiraient-ils que je suis encore là, hantant ces couloirs avec rien d’autre que des souvenirs pour compagnie ? Si jamais vous vous retrouvez à passer devant Charterhouse Manor par une nuit de lune, écoutez bien attentivement. Ce faible murmure que vous entendez ? Ce n’est que moi, disant bonjour à un monde qui m’a depuis longtemps oubliée.